Les esperances planetariennes - Hervé Ryssen

A travers l’étude des ouvrages de nombreux penseurs contemporains, marxistes ou libéraux (Alain Minc, Jacques Attali, Alain Finkielkraut, Edgar Morin, Marek Halter, Jacques Derrida, Pierre Bourdieu, Guy Konopnicki, Albert Jacquard, etc.), on découvre que les intellectuels « cosmopolites » appellent maintenant ouvertement au métissage généralisé, à la suppression des frontières et à l’unification du monde, dans un discours inlassablement répété et de plus en plus débridé.

Cette obsession mondialiste trouve une partie de son explication dans la tradition mosaïque. Chez les Juifs, en effet, l’attente du Messie constitue le point central de leurs espérances. Et cette attente fébrile se confond avec la suppression des conflits, qu’ils soient nationaux ou sociaux. Ici encore, les textes sont très explicites (Emmanuel Lévinas, Jacob Kaplan, George Steiner, Moshe Idel, etc.). C’est précisément cette attente messianique qui donne un sens à toute cette production intellectuelle et artistique, dans la mesure où elle se confond avec l’unification du monde et l’instauration de la « Paix » universelle. Là est assurément le point central du judaïsme.

Ce qui ressort de tout cela, c’est que l’avènement du monde nouveau et des temps messianiques passe par la destruction du catholicisme et du monde européen traditionnel. Il faut avoir lu les travaux de Wilhelm Reich et les ouvrages des “freudo-marxistes” pour comprendre jusqu’où peut aller cette rage de destruction. Le thème de la “vengeance” se retrouve d’ailleurs aussi bien dans les textes religieux du XVIe siècle que chez certains romanciers contemporains comme Albert Cohen. Ces permanences sont étonnantes. Elles traversent les siècles, se transmettent sans prendre une ride de génération en génération. Voilà ce que sont les « espérances planétariennes ».


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